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vins, vignobles et vignerons
26 mai 2013

Périple sudiste 2013 - Mas de Daumas Gassac

C’est toujours avec le même plaisir que je m’engage dans la troisième édition de mon périple annuel dans les vignobles du sud car, en plus du retour prochain de l’été et des beaux jours, il annonce toujours des rencontres humaines enrichissantes et de belles découvertes viniques.
Le programme 2013 est particulièrement dense puisque, en 5 journées je vais me promener tour à tour près de la colline de l’Hermitage, dans le Roussillon, dans le Languedoc, en Provence et en Ardèche…qui m’aime me suive !

Parcours traditionnel autour de Gignac
Mas de Daumas Gassac à Aniane

Après une journée dans le Roussillon intense en émotions et riche en découvertes, je me retrouve dans des contrées un tout petit peu moins « exotiques » pour effectuer mon habituel circuit languedocien autour d’Aniane : départ tout en douceur avec une promenade matinale dans le centre historique de Pezenas, déjeuner sur une terrasse de Gignac pour profiter du soleil qui ne va pas tarder à nous faire faux bond puis premier rendez-vous de la journée au Mas de Daumas Gassac.
C’est reparti pour un tour !

 

Daumas-Gassac (4)Le Mas sous un ciel clair qui manque déjà un peu de bleu…

 

Pour bien me mettre dans l’ambiance si particulière qui règne autour du mas, je commence par une petite promenade passant par la parcelle historique de Peyra Fioc qui vient d’être labourée et par les bords du Gassac que les pluies printanières ont transformé en petit torrent.

 

 

 

Daumas-Gassac (3)

Les cabernets de Peyra Fioc après un labour.

 

Daumas-Gassac (2)Le Gassac au printemps 2013…je ne l’a jamais vu comme ça !

 Arrivé au caveau, je profite d’une visite en cours pour voir une nouvelle fois les infrastructures du domaine : le cuvier aux dimensions impressionnantes qui vient d’être inondé par une brusque montée des eaux du Gassac, le chai à barriques très « bordelais » et la vinothèque où la famille Guibert conserve des échantillons de tous les millésimes produits au Mas de Daumas Gassac. 
 

Daumas-Gassac (6)

Une partie du cuvier vue d’en haut…l’ambiance un peu hamiltonienne est due à la vapeur utilisée pour le nettoyage des cuves

 

Daumas-Gassac (8)

Une partie du chai…

 

Daumas-Gassac (10)

...et la mémoire liquide de Daumas Gassac.

A la fin de la visite nous nous retrouvons dans la grande pièce réservée à la dégustation où les clients sont invités à goûter les vins commercialisés au domaine : il y a bien sûr les crus blancs et rouges du Mas mais aussi la gamme de vins de négoce estampillés « Moulin de Gassac ». 

Daumas-Gassac (11)L’espace de dégustation du Mas de Daumas Gassac

En guise de mise en bouche je sélectionne 4 références de la gamme Moulin de Gassac  (qui en compte une bonne vingtaine) :

Faune IGP Pays d’Hérault blanc 2012 : le nez est intense et flatteur sur l’abricot et les fleurs blanche avec une pointe vanillée, la bouche est riche avec un joli gras mais l’équilibre reste très élégant, la finale est franche et tonique.
(50% viognier – 30% marsanne – 20% chardonnay)
Le viognier marque la palette aromatique avec beaucoup de finesse et de classe sur ce vin blanc qui malgré un caractère assez opulent laisse une belle sensation d’harmonie en bouche. Quelle jolie entrée en matière !

Guilhem IGP Pays d’Hérault rouge 2011 : le nez est assez réservé avec un fruité discret et une fine touche végétale, la bouche est charnue, tonique et gourmande avec une finale très sapide soutenue par une trame tannique bien souple.
(40% syrah – 25% grenache – 20% mourvèdre – 15% carignan)
Malgré une aromatique peu expressive (surtout lorsqu’on le déguste après Faune…), ce vin rouge se fait remarquer par sa très belle présence en bouche.

Elise IGP Pays d’Hérault rouge 2011 : le nez est un peu plus marqué par l’élevage avec des notes de torréfaction qui se manifestent dès l’ouverture avant de laisser s’exprime une palette bien mûre sur les fruits noirs et la réglisse, la bouche est assez ronde mais bien concentrée, le grain est soyeux mais la finale est un peu marquée par l’alcool.
(60% syrah – 40% merlot)
L’élevage en barriques (8 à 9 mois) et la chaleur du millésime marquent encore un peu cette cuvée qui semble encore bien jeune. La matière dense et un peu fougueuse demande encore un peu de patience…quelques années en cave permettront surement à ce vin rouge bien typé de trouver une belle harmonie.

Tèrra Coteaux du Languedoc rouge 2011 : le nez est complexe sur le cassis, la mûre et l’amande douce, la bouche est ample, assez riche, les tannins sont déjà bien polis et la finale qui laisse se développer un beau sillage aromatique sur les fruits noirs et la violette révèle une petite pointe de chaleur.
(60% syrah – 30% grenache – 10% carignan – viticulture bio certifiée)

Daumas-Gassac (13)

Cette nouvelle cuvée est élaborée à partir de raisins achetés chez un vigneron sur Saint Bauzile qui travaille en bio depuis plus de 20 ans. Expressif et élégant sur le plan aromatique, solidement construit en bouche, ce vin inaugure avec brio cette nouvelle gamme proposée par le Moulin…Très belle surprise !


Pour finir cette visite en beauté, il y a bien sûr les deux grands vins du domaine présentés sur deux millésimes :

Mas de Daumas Gassac IGP Pays d’Hérault rouge 2011 : le nez est ouvert avec un registre fruité complexe et quelques notes de poivron mûr, la bouche montre un volume conséquent et une charpente solide avec une trame tannique présente mais bien lisse, la finale s’allonge en livrant un sillage persistant sur un boisé très noble et un fruité bien net.

Mas de Daumas Gassac IGP Pays d’Hérault rouge 2010 : le nez est un peu plus raffiné avec des notes de fruits noirs, de réglisse et d’épices, la bouche est très charnue avec des tannins mûrs et racés et une finale longue qui commence à exprimer une belle minéralité (graphite, pierre chaude, terre).

Ces deux cuvées présentent un registre aromatique bien différencié : le 2011 est encore très proche de l’expression habituelle du cabernet sauvignon jeune (80% de l’encépagement) alors que le 2010 commence à montrer un côté plus complexe et plus distingué. En bouche ces deux vins partagent de nombreux points communs : présence très harmonieuse, matière concentrée mais digeste et élevage de grande classe (12 à 15 mois en barriques de 1 à 7 vins).

Mas de Daumas Gassac IGP Pays d’Hérault blanc 2012 : le nez encore assez confus laisse deviner une palette sur les agrumes, en bouche l’équilibre est sec (4 à 5 g de SR), les notes d’agrumes s’épanouissent et la finale déjà bien sapide montre une grande longueur aromatique.

Mas de Daumas Gassac IGP Pays d’Hérault blanc 2011 : le nez est assez discret sur un registre assez inhabituel où on reconnait des notes de pierre à feu et d’herbes de garrigue, la bouche se livre davantage avec sa texture d’une grande suavité et son aromatique qui se développe en se complexifiant, la finale est longue et finement florale.

Avec leur élevage 100% cuve, j‘ai le sentiment que les vins blancs du domaine ont gagné en fraîcheur et en finesse. Ces deux vins encore très jeunes (le 2012 venait d’être mis en bouteilles) se cherchent encore un peu sur le plan aromatique mais nous régalent déjà avec leur gourmand et frais en bouche. MIAM !

Daumas-Gassac (14)

 - Comme je l’ai déjà dit en 2011, Daumas Gassac cultive une forme de paradoxe qui a suscité bien des polémiques. Adeptes fervents d’une viticulture très naturelle sur leurs parcelles de vignes vierges de toute chimie et disséminées dans la haute vallée du Gassac, ces vignerons se sont dotés d’installations techniques modernes et sophistiquées pour concevoir leurs vins.
Il y a deux ans, ma rencontre avec Roman Guibert m’a fait découvrir une famille vigneronne très proche de sa terre d’adoption mais qui n’hésite pas à utiliser des techniques de communications élaborées pour faire connaître leur production : vignerons avant tout mais businessmen également à titre personnel, cela ne me pose pas de problème !

- Au niveau des vins il faut bien admettre que le Daumas rouge reste un cru vraiment atypique dans le Languedoc : avec son encépagement dominé par le cabernet sauvignon son mode d’expression très « bordelais » dénote dans le paysage mais, en tant qu’adepte depuis le millésime 1995, je reste convaincu par sa qualité de grand vin de garde : 2001 et 2004 sont splendides en ce moment…
La grande cuvée blanche à changé de style depuis une dizaine d’années et je l’apprécie vraiment de plus en plus dans sa jeunesse pour son expressivité, sa présence très raffinée en bouche avec son équilibre frais et digeste…pour moi, ça reste l’un des plus beaux vins blancs du Languedoc, tout simplement !
Pour les vins du Moulin de Gassac, j’avoue ne pas avoir été très enthousiaste lors des premières dégustations (il y a bien longtemps…) mais je dois bien avouer que depuis quelques millésimes cette gamme nous propose des vins de très belle facture offrant des rapports particulièrement intéressants. Leur première cuvée rouge estampillée bio est à 11 euros et le superbe « Faune » blanc à 7…voilà de quoi remplir sa cave avec de belles bouteilles sans se ruiner !

- Eh oui…contre vents et marées, je resterai un aficionado du domaine !

 

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